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The end of baked beans

Publié le par Liloo

L’Australie, un pays, un continent, un rêve…

 

 

Je suis partie à l’autre bout du monde un peu sur un coup de tête. J’ai toujours adoré voyager et puis j’ai entendu parler de ce visa il y a plusieurs années, j’ai gardé ça dans un coin de ma tête mais sans trop y penser.

La vie a fait que j’en ai eu marre de mon quotidien. Si il y avait un temps pour voyager, il m’a semblé que c’était maintenant ou jamais, alors que rien ne me retenait vraiment à Paris (hormis ma famille et mes amis bien sur). Alors lentement, mais surement j’ai pensé à ce voyage, mais sans trop le concrétiser réellement. J’ai pris des renseignements, je suis allée sur des forums, des blogs. Mais moi qui suis souvent paralysée par l’inertie et qui ait peur de tout changement, comment pouvais-je imaginer partir si loin et seule ? Alors j’ai commencé à en parler autour du moi. Au fond de moi, je n’étais toujours pas sure de vouloir partir mais le fait de rendre ce projet réel dans l’esprit et le regard des autres était un bon moyen de me forcer à le concrétiser. Car si je suis trouillarde, je suis aussi fière. Pas question de me dégonfler une fois les gens au courant. C’est donc par un froid après midi d’hiver, le dimanche 13 décembre 2009, que je me suis lancée. J’ai pris mon visa. Et en une heure j’avais la confirmation.
Ca y était, le gouvernement australien m’avait officiellement attribué un working holiday visa me permettant de passer un an là bas. Cette fois plus moyen de reculer, j’ai donc réservé mon billet d’avion, mon auberge et le processus était lancé.

Et j’ai fait ce que je ne me serais jamais cru capable de faire. Je suis partie seule, sans vraiment planifier ou organiser quoi que soit. Quitte à partir à l’aventure autant la vivre jusqu’au bout non ? Pas de guide de voyage, une méconnaissance totale de l’Australie je l’avoue mais la féroce envie de me réinventer. Moi la spécialiste de l’organisation, l’allergique à l’imprévu, j’adoptais sans le savoir la devise de ce pays avant même d’y être : la « no worries » attitude.

Je pense que jusqu’au dernier moment, je n’ai pas vraiment réalisé. Comment peut-on prendre conscience de toute l’ampleur de ce voyage….ces 15 000 km de distance, ces 12 prochains mois sans voir personne que l’on connaît, sans repères… ça ne s’imagine pas, ça se vit.

Si l’Australie est si vaste, je pense que les changements qu’elle aura opérée sur moi l’auront été tout autant.  Car oui, on ne revient pas en étant la même personne d’une aventure pareille. On en apprend beaucoup sur soi dans toutes les circonstances possibles et imaginables. Lorsqu’il faut sociabiliser avec les gens alors qu’on est une indécrottable associable et compulsivement timide, qu’on doit chercher du travail et distribuer 50 CV pour rien, qu’il faut reprendre la route et laisser les amis qu’on a aimé, avec qui on a ri, pleuré, parce qu’il faut savoir dire au revoir et se persuader que ce ne qu’est un au revoir.

L’Australie a ça de fantastique qu’elle change les gens parce qu’on ne peut pas être la personne qu’on est en France. Ce qui nous définit avant tout chez nous, ce sont notre entourage, nos amis, notre famille, notre travail ou nos études, toutes nos petites habitudes quotidiennes, ce qu’on mange à chaque repas, où l’on va faire nos courses... Mais retirer tous ces repères et vous n’êtes plus qu’un tableau blanc sur lequel vous pouvez réinventer une nouvelle vie.

A travers les gens que j’ai rencontré, les lieux que j’ai vu, j’en aurais appris beaucoup sur moi-même.

Et ce manque d’organisation ne m’a pas gêné bien au contraire. Je n’ai jamais changé de plans autant de fois en si peu de temps qu’au cours de ce voyage et même les imprévus se sont révélés positifs. Qu’y a-t-il de mieux que de prendre les renseignements à la source, auprès de gens qui ont eux même voyagé et vu les choses plutôt que dans un stupide guide de voyages impersonnel et partial (non je n’aime pas le Lonely Planet désolée).

Bien sur j’ai eu le mal du pays, le mal des gens, même le mal du quotidien. Lorsqu’on passe d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse, qu’on vit dans un dortoir avec parfois 9 autres personnes, oui définitivement on ne rêve qu’à une chose avoir un chez soi, retrouver son chat, avoir un quotidien fait de courses à Carrefour, de shopping à H&M avec sa meilleure amie et de décoration à Ikea ou Alinéa. Une vie banale au final. Et on sait pourtant au fond de soi que le retour à cette banalité sera terrible. Et cette question lancinante, que vais-je faire de ma vie en rentrant ? Car oui il faut bien l’avouer, ce voyage m’a permis d’éviter les démarches ennuyeuses de fin d’études, trouver un emploi, mais dans quelle branche, où…

J’ai même songé à rester plus longtemps, faire en sorte d’avoir un second visa. Mais je pense que ce genre de vie n’est pas pour moi dans le fond. Je préfère économiser un maximum en ayant un bon boulot en France et revenir ensuite pour plusieurs mois, en profiter à fond sans se préoccuper du compte en banque en permanence et se priver à chaque fois que l’on a envie de quelque chose. La vie précaire du backpacker n’est supportable qu’un moment pour moi, peut être est-ce dû à mon éducation, à de la paresse, à la facilité….peu importe, je suis fière de ce que j’ai fait pendant un an, des jobs que j’aurais eu et je me connais assez pour éviter de m’infliger des choses dont je n’ai pas envie. Je dois préciser que j’ai écrit cet article au mois d’octobre donc bien en avance et qu’au final, mon emploi à ACG comme vendeuse de vins m’a donné un certain confort que j’ai réellement apprécié. Même si je suis restée en auberge, ma vie et mon quotidien étaient bien agréables.

Alors voilà, on arrive au bout, au bout de 12 mois de pure ivresse. Je laisse derrière moi un pays qui est devenu le mien, une ville qui est devenue ma 2e maison, des amis que j’aime, un quotidien que j’ai su créé et aimé plus que tout. Si j’ai appris aussi une chose, c’est que la vie est pleine de surprises, il ne faut donc jamais se mettre de limites. L’aventure recommence donc demain et cette fois en France…

 

 P1160220

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